Geraldine Moodie est née, Géraldine Fitzgibbon, le 31 octobre 1854 à Toronto, en Ontario, au Canada. Fille d’Agnes et de Charles Fitzgibbon. Elle est la petite-fille de l'auteur Susanna Strickland Moodie. Mais elle est surtout l’une des premières femmes photographes professionnelles canadiennes. A ce titre elle fait office de pionnière dans la capture de photos dans l’histoire du Canada. Elle est surtout connue pour son travail auprès des peuples autochtones du Nord canadien.
Une femme dans un monde d’hommes :
Elle se marie en 1878 à John Douglas Moodie, un officier de la Police montée. Geraldine le suit en 1904 quand il est envoyé à bord d'un navire à vapeur du gouvernement canadien pour établir un avant-poste de police constituant une présence canadienne dans le nord. Le couple s’installe d’abord dans l’ouest du pays, puis brièvement au Manitoba, et enfin, à Ottawa. Ils auront ensemble six enfants. Vivant dans le Canada rural au début du XXe siècle, Geraldine Moodie évolue dans un monde où l’homme domine et où la femme de statut social important, est quasi absente. Geraldine est une femme remarquable, elle a beaucoup de succès et d'influence. Cette femme est aussi l’une des pionnières du droit d’auteur au Canada, mais qui est restée très longtemps dans l’ombre.
Les travaux de Geraldine :
Elle ouvre trois studios de photographie, un en 1891 à Battleford en Saskatchewan, un second à Maple Creek en 1897 et le troisième la même année à Medicine Hat en Alberta. En plus des portraits, elle prend des images de la police montée, d'élevages animaliers et de fleurs sauvages… Elle accompagne fréquemment son mari, entre 1904 et 1909, lors de ses voyages, photographiant le peuple Inuit dans la région de la baie d'Hudson. La plus célèbre de ses images est probablement celle de « Koo-tuck-tuck », une fille Inuit sourde et muette. Cette photo de cette belle femme, vêtue de son costume traditionnel, figurera sur un timbre canadien en 2013. Elle a également pris des photos autour de la ville de Regina en 1910. Plusieurs de ses travaux photographiques étaient liées au travail de son mari sur les chemins de fer canadiens, illustrant ses rapports pour les représentants du Canadien Pacifique.
Des images passées à la postérité :
On a toujours trace de certains de ses écrits, où elle mentionne la nécessité de modifier ses techniques en raison de l'éblouissement de la neige et du climat rigoureux. Les photographies de Moodie font partie des collections permanentes de plusieurs musées comme le Glenbow Museum en Alberta, au Canada, ou le British Museum à Londres, en Angleterre… Son travail faisait partie d'une exposition de 2017, intitulée See North of Ordinary, intitulée The Arctic Photographs de Geraldine et Douglas Moodie, au musée Glenbow. Geraldine Moodie est décédée en 1945 à l'âge de 90 ans, elle a été enterrée au cimetière Burnsland à Calgary, en Alberta, au Canada.
Pour ceux qui veulent prendre le temps, il est possible de consulter les archives des carnets de notes et des coupures de presse de Geraldine Moodie ici : https://www.glenbow.org/collections/search/findingAids/