Le personnage :
Martin Stavars est un photographe Anglais, né en 1981 à Czestochowa en Pologne. Il fait polytechnique à Czstochowa, ville méridionale de la Pologne située dans la voïvodie, il y passe un diplôme d’informatique et d’économie. Puis il intègre l’école de Photographie de Varsovie, avant de se concentrer finalement à la spécialité. Il se spécialise dans les prises de paysages naturels et urbains en noir et blanc, mais axe principalement son travail sur les grandes villes qu’il fige la nuit. On retrouve sur son portfolio plusieurs pays et villes visités, notamment en Asie, continent qu’il aime beaucoup. Il a été de nombreuses fois primé dans les concours internationaux. Martin Stavars est directeur de la rédaction du magazine de Densité Neutre : www.nd-magazine.com Voici une sélection d’une partie de son travail à découvrir sur son portfolio : http://www.martinstavars.com. Aujourd’hui son travail est internationalement reconnu, il a d’ailleurs été primé dans de nombreux concours internationaux chaque année depuis 2006. Cette année là il est pour la première fois récompensé par le Grand Prix Moja en Pologne. En 2007, il obtient la première place dans la catégorie Architecture et urbanisme à Venise. En 2008, il rafle deux mentions d’honneur lors de la compétition PX3 à Paris. En 2009, il remporta le grand prix « Image International Photo Life » au Canada. Enfin en 2010 et en 2011, il finit respectivement premier de la catégorie « Nature Trees » et premier de la catégorie « Cityscapes » aux USA lors de l’International Photography Awards (IPA).
Son sujet de prédilection :
Martin Starvars s’est très tôt spécialisé dans la photo de paysages urbains nocturnes avec plus d’une vingtaine de pays traversés à son actif, le photographe nous offre des paysages à l’énergie épurée. Il s’est principalement focalisé sur les grandes métropoles, qu’il parcourt tout autour du monde avec des projets comme « Nightscapes » ou « City of Fog ». La fascination initiale pour les villes s'est rapidement développée en une obsession qui a finalement pris le contrôle de sa vie. Ainsi il voyage en France, en Espagne, en Hongrie, en Lituanie, en Lettonie, en Belgique, aux Pays-Bas, en Angleterre, au Pays de Galles, en Allemagne, en Irlande, au Portugal, à Hong-Kong, à Singapour, à Shanghai, à Tokyo, au Canada, en Arctique, au Groenland, à Istanbul et à Dubaï.
Il a l’art de nous faire découvrir ou redécouvrir les lieux, grâce à sa technique très particulière d’approche : la Tour Eiffel prend des airs de monument futuriste tandis que les villes asiatiques, fortement lumineuses et mouvantes, deviennent subitement immobiles, et leurs acteurs complètement intégrés dans ces nouveaux décors. Ce photographe globe-trotter traite les paysages urbains comme des structures naturelles où la présence humaine se fait discrète voire invisible car malgré sa présence l’homme n’y apparaît presque pas. Tout en exerçant son travail, Martin Stavars a développé deux des vertus les plus importantes du photographe : la patience et la persévérance. Il est minutieux, repère les lieux et les instants propices à son art, il sait attendre le moment idéal comme la faveur de la pleine nuit. C’est l’une des raisons pour lesquelles il n’y a généralement que des silhouettes sur la plupart de ses photographies. A ce propos il confie lors d’une interview qu’il sait attendre des heures le nuage intéressant et approprié qui permettra de laisser passer la lumière. Il n’est pas rare qu’il fasse deux ou trois tentatives ratées avant d’atteindre, un jour enfin, l’effet satisfaisant qu’il recherche, le moment où la ville montre enfin son meilleur visage.
Son style :
Le coup de la pose longue dans une ville, on connaît me direz-vous, mais avec Martin tout devient différent, on pensait avoir tout vu en la matière, et bien non ! Ce qui m’impressionne le plus c’est le choix de ses compositions, un cadrage toujours parfait, soigné et méticuleux. Mais au-delà de la composition, chaque cliché s’adapte aux lumières extrêmes et le contraste poussé devient doux. Les noirs sont pourtant profonds et les hautes lumières intenses voire parfois limites. Malgré cela on reste figé devant une si forte luminosité si bien gérée et je dois dire que l’on en prend plein les yeux. Depuis le début de son histoire avec la photographie, pour lui, chaque paysage a été une expérience inoubliable, il avoue avoir appris à interpréter la lumière au fil du temps et pense que c’est l’unique facteur important qui forme ses images. Il sait aujourd’hui indéniablement composer avec la lumière et l’exposition. La plupart de ses clichés mettent en scène avec brio le reflet, la géométrie des bâtiments, les structures et les textures, les routes en laissant la part belle aux filés lumineux des voitures, les allées bordées de réverbères. Il arrive à créer une atmosphère presque fantastique aux paysages urbains qu’il capture. Le moins que l’on puisse dire c’est que ses clichés sont réussis et nous offrent une nouvelle vision des plus grandes mégapoles dumonde qui prennent alors des airs de négatifs non encore tirés. Il faut également souligner qu’il travaille essentiellement en noir et blanc alors que beaucoup de ses confrères préfèrent conserver la couleur pour ce type de prises de vues.
Son sentiment sur son travail :
Il avoue ressentir une joie croissante juste avant le déclenchement, il éprouve un sentiment d’interaction avec le monde. Pour lui l’inspiration et le plaisir sont aussi importants que l'acte créatif en lui-même. C’est d’ailleurs pour cela qu’il a choisi cette spécialité, il pense par exemple que la photographie de portraits qui met l'accent principal sur l’émotion et les traits du visage de la personne est relativement facile à réaliser. A l’inverse selon lui, représenter une rue vide, une ville en mouvement ou plus simplement la nature en l’absence d’expression marquée exige de recréer les éléments manquants, conférant ainsi à une telle photographie quelque chose de beaucoup plus compliqué dans sa réalisation. En studio la lumière est artificielle en milieu urbain ou en pleine nature le photographe ne domine pas la lumière mais il doit composer avec elle et s’adapter. Ainsi on peut planifier une séance photo studio alors qu’on ne peut jamais le faire en extérieur.