Portrait de Xabi :
Xabi Etcheverry est né à Bayonne en 1976, il suit une formation de photographe aux Beaux-arts de Montréal puis travaille comme photographe de plateau pour le cinéma. Entre deux tournages, il parsème sa vie de voyages plus ou moins lointains et plus ou moins longs, il part à la découverte de l'Afrique, de l'Amérique du Sud où il se fait réellement plaisir et exerce son œil de journaliste, il réalisera d'ailleurs des expositions à Paris et dans sa région natale avec les images rapportées du Mexique, de Madagascar et du Burkina Faso. D’abord parti pour un court séjour au Japon, il y reste plus d’un an (entre septembre 2002 et juin 2004), et en rapporte une série de photos en noir et blanc. Basé à Tokyo dans un premier temps, il n'hésite pas à sillonner les moindres recoins de l’archipel nippon. A la fin de son périple il rapporte un album de photographies exclusivement en noir et blanc qui nous fait découvrir une ville d’extrêmes et de paradoxes entre Orient et Occident, tradition et modernité.
Avoir 20 ans à Tokyo :
Une sélection de ses clichés sera publiée dans «Avoir 20 ans à Tokyo», ainsi va naitre le quatorzième ouvrage de la très intéressante collection « Avoir 20 ans à... ». Dans cette collection, nous avons eu «à Moscou» d'Igor Moukhin et Guylaine Saffrais , «à Belfast» de Sorj Chalardon, Daniel Herard, «à Santiago du Chili» de Grégoire Korganow et Carlos Liberona, eh bien là c'est Xaby qui s'y colle ! «Avoir 20 ans à Tokyo» relève de cette même thématique ! Cette série explore les visages de la jeunesse à travers le monde en présentant un texte et des images qui dressent une sorte d’état des lieux. Ruiné par la Seconde Guerre mondiale, le Japon s’est solidarisé dans un effort de modernisation qui l’a propulsé rapidement au 2eme rang des puissances économiques. Cependant, rattrapé par la crise des années 90, il a connu de profondes mutations. Le Tokyo que nous fait découvrir Xabi est le reflet d’une jeunesse prise entre la modernité la plus branchée qui soit et la tradition ancestrale encore bien ancrée. Tokyo évolue et se métamorphose à une vitesse vertigineuse. Sa jeunesse, en permanente ébullition, vit à 100 à l’heure. Avide de savoir et de liberté, elle évolue entre modernité et tradition. Avoir 20 ans à Tokyo, c’est apprendre à vivre dans un monde plus concurrentiel, c’est devoir faire preuve d’initiative, de créativité... Les jeunes Tokyoïtes l’ont bien compris, et multiplient les expériences dans tous les domaines professionnels, vestimentaires, corporels, ils veulent et surtout aspirent à un monde alternatif. Xaby nous fait découvrir et nous montre la mutation du Japon avec justesse, sensibilité et subtilité, de nouveaux horizons pour une jeunesse tentant tant bien que mal de s’éloigner du modèle de leurs aînés sans pour autant le dénigrer. Rejetant le modèle de consommation à outrance, les contraintes du système éducatif, celles du monde du travail. C’est cette douce rébellion que nous montre la quarantaine de photos de ce livre.
Lecture de l’œuvre :
On y voit des buildings high-tech, des rues qui vivent la nuit aux bâtiments recouverts d’enseignes lumineuses, des jeunes filles aux vêtements extravagants, un spectacle de travestis. En contrepoint, des jeunes femmes enceintes suivent des cours de puériculture avec des baigneurs en plastiques faisant office de bébé, une jeune fille habillée en kimono s’apprête pour le seijinshiki (cérémonie du passage à l’âge adulte), une foule prie dans le sanctuaire de Meijijjingu, des étudiantes pratiquent le tir à l’arc traditionnel, des sumos s’entraînent avant un combat. Civilisation de l’essor économique libéral, de la compétition dès le plus jeune age, cette jeunesse réagit, s’amuse et provoque l’ordre établi. Elle cherche sa place dans un monde en mutation construit sur une zone séismique qui a connu les effets dévastateurs de deux bombes atomiques. Les textes de Michel Temman nous dévoilent les spécificités de chaque quartier de cette ville surpeuplée, à l’urbanisme anarchique. Il nous révèle la main mise des yakusa (pègre) sur le secteur de l’immobilier, activité qui a pignon sur rue mais aussi des activités souterraines qui exploitent le racket, le trafic de drogue et la prostitution.
Un ouvrage que je vous conseille vivement car c'est un réel plaisir pour les yeux de goûter à un tel «recueil» de douce rébellion ! Il travaille actuellement à un nouvel ouvrage, toujours sur le Japon, qui traite des faces cachées de la société nippone. Il collabore aussi avec le peintre Luciano di Concetto pour une série de portraits, mélangeant photographie et peinture. Xabi n'a plus de site actif aujourd'hui.
Xabi Etcheverry n'a pas de site, il n'y a trace sur la toile que d'un blog ouvert en 2008 et inactif depuis : https://xabi-etcheverry.skyrock.com/