Herman Leonard

Herman Leonard est né en 1923 à Allentown, en Pennsylvanie, fils d'immigrants roumains. A l’âge de 9 ans, il a été le premier à assister au développement d’une image de son frère dans la chambre noire. Immédiatement fasciné par cette apparition magique il sait désormais ce qu’il veut faire dans la vie, il sera photographe. Photographe officiel de son lycée, Herman a vite compris qu'avec un appareil photo en main un certain respect naissait naturellement chez les autres. Il avait espéré devenir un photographe de guerre, mais il avait échoué aux tests sur une question bête qui était de désigner la chimie nécessaire pour développer un film. Après la guerre, Herman retourna à l'université et obtint son baccalauréat en arts plastiques en 1947.

Après avoir obtenu son diplôme de l’Université de l’Ohio, il s’est rendu en voiture à Ottawa, au Canada, dans l’espoir de travailler avec le célèbre photographe de portraits, Yousuf Karsh. Karsh fut impressionné par sa détermination et le prit comme apprenti. Herman assista Karsh dans la chambre noire et organisa des séances photographiques avec Martha Graham, Harry Truman et Albert Einstein.


Passionné de jazz :

En 1948, sa passion pour le jazz l'amène à Greenwich Village, à New York, où il crée un petit studio au 220 Sullivan Street. Il fait son chemin dans les clubs de swing de Broadway, de la 52nd Street et  de Harlem. Avec son appareil photo en guise de billet gratuit, il propose de prendre des photos de publicité dans les clubs de jazz pour y être admis. Il va rapidement nouer des liens d’amitié avec des grands noms du jazz : Duke Ellington, Miles Davis, Dizzy Gillespie, Charlie Parker, Lena Horne, Billie Holiday, Louis Armstrong ou Quincy Jones... Ses superbes photographies ont commencé à paraître dans les magazines Downbeat et Metronome, ainsi que sur certaines couvertures d'albums. Cela l’amène à travailler pour le producteur de jazz Norman Granz.


De New York à Paris :

En 1956, il est embauché par Marlon Brando en tant que photographe personnel et voyage avec lui dans le cadre d'un long voyage de recherche en Extrême-Orient. A son retour à New York, il se voit proposer un poste chez Barclay Records à Paris, en France. Il continua à photographier la scène jazz très prolifique à cette époque. Connu de plus en plus connu il commence à photographier de nombreux artistes français tels que Charles Aznavour, Jacques Brel, Eddy Mitchell et Johnny Hallyday... Il élu domicile à Paris durant 25 ans, travaillant depuis dans un studio de Neuilly-sur-Seine. Il exerce en parallèle une carrière fructueuse dans la photo publicitaire pour des maisons de couture Yves St. Laurent et Dior, ainsi que pour de nombreux magazines internationaux, notamment Life, Time et les débuts de Playboy.


Vieux souvenirs :

En 1980, il quitte la France pour une vie plus tranquille et s’installe en famille à Ibiza. Il ressort ses négatifs de jazz qu’il avait rangés dans une boîte et, en 1985, il a publié son premier livre, « The eye of Jazz ». En 1988, il s'installe à Londres où il expose pour la première fois ses photographies de jazz à la Special Photographers Company. Après des critiques élogieuses du London Times et de la BBC, il est devenu sensationnel du jour au lendemain. Près de 10 000 personnes se sont rendues dans la petite galerie de Notting Hill pour voir ses images inédites.

Après avoir vécu en Europe pendant plus de trente ans, il est revenu aux États-Unis. En 1992, une exposition à la Nouvelle-Orléans allait changer sa vie. Il est tombé amoureux de la ville et s’y est installé pour s’immerger dans une scène de jazz vibrante et vivante. Il a continué à exposer son travail à travers le monde dans de nombreuses expositions personnelles. En 1995, Leonard publie son deuxième livre, « Jazz Memories ». La même année, il a reçu un «Master honorifique en sciences de la photographie» du Brooks Institute of Photography.


Le recommencement :

En août 2005, l’ouragan Katrina détruit sa maison et son studio. La tempête fait disparaitre l’œuvre de toute une vie, plus de 8 000 photographies à la gélatine argentique qu’il avait imprimées lui-même. Lorsque la tempête s'est déchaînée, l'équipe de Leonard a rassemblé les négatifs et les a placés dans une chambre forte. A 82 ans, alors que sa ville est en ruine, il décide de s'installer à Los Angeles avec sa famille pour rétablir sa vie et son entreprise. En 2006, il publie son troisième livre, « Jazz, giants, and journeys : The photography of Herman Leonard ». Dans l'avant-propos du livre, Quincy Jones écrit : « Quand les gens pensent au jazz, l’image qu’ils voient est probablement l’une des photographies prises par Herman Leonard. »

Au cours des dernières années de sa vie, Herman Leonard avait pour objectif de faire revivre toute sa collection de jazz, comprenant une documentation visuelle de la forme artistique originale de l’Amérique, et de la préserver pour les générations futures. On peut dire qu’il avait atteint son but quand il meurt le 14 août 2010 à Los Angeles.


Je vous recommande la visite de ce club de jazz à l’affiche bien alléchante http://hermanleonard.com/index.php


Quelques unes de ses photographies sont dans le portfolio :