Le personnage :
Ebru Sidar est une jeune photographe semi professionnelle de 37 ans qui est née à Trabzon en Turquie. De parents banquiers, elle passera sa petite enfance à voyager à travers la Turquie, puis fera ses études au département ingénierie de géologie de l'université d'Ankara ou elle s'installera. Elle commencera activement sa pratique de photographe-auteur au début de l’année 2005 et améliorera continuellement sa technique et ses connaissances. Il y a beaucoup de clubs de photographie et de galeries d'art en Turquie, mais pourtant on ne peut pas dire que la photographie y soit très populaire. D’ailleurs Ebru n’a jamais eu de connexion avec ce genre d’associations, elle n’a pas non plus suivi d’enseignement particulier en photographie, c’est une vraie autodidacte. Elle pense d’ailleurs que cela lui a permis plus de libertés et surtout l’a empêché de s’enfermer dans les règles et les freins déontologiques. Elle reste sûre que la meilleure école reste l’observation et la pratique régulière. Je dois dire que pour une autodidacte, elle a l’œil du photographe ! Ses compositions sont naturellement bien structurées et équilibrées, elle ressent instinctivement ce qui peut se faire et se qu’on ne fait pas. Aujourd’hui encore, elle désire rester dans le monde de l’amateurisme afin de continuer sa progression et de garder l’excitation et l’innocence. D’ailleurs récemment elle a quitté son travail pour se consacrer entièrement à la photographie. Elle projette de s’installer en France vers la fin 2012 pour y vivre. Elle y aura d’ailleurs sa première exposition à Paris, là où elle rêve d’ouvrir une galerie d'art.
Sa vision de la photographie :
Elle considère la photographie comme une langue universelle commune qui doit véhiculer des messages d'humanisme et de paix. Elle pense que tous les arts sont connectés entre eux et que chacun a une histoire à raconter. Ainsi elle regarde énormément de photographies, lit beaucoup de livres et visionne nombreux films. Tout cela contribue à améliorer son imagination. Par exemple en matière photographique puisque c’est surtout ce qui nous intéresse ici, elle affectionne particulièrement Gregory Colbert, Alain Etchepare et Michael Kenna qui, pour elle, sont trois maîtres qui l'impressionnent. Leur goût, leur vision et la considération qu’ils ont pour le monde sont, selon elle, parfaits. Leurs photographies la tirent vers le haut et l’incitent à se dépasser. Elle s’inspire pour son travail des émotions qu’elle affectionne et des choses qu’elle trouve bien dans le monde qui l’entoure. Elle dit voir dans « son monde intérieur » et essayer de capturer ses espérances, ses tristesses et ses bonheurs pour les retranscrire ensuite dans ses prises de vue. Elle pense par exemple que toute forme de traditionalisme et de conservatisme est un obstacle au développement de son art. Elle réfute l’approche journalistique et préfère tenter d’illustrer dans ses clichés le rêve, l'imagination et l'émotion. Ainsi elle évite tout bonnement d’aborder des sujets comme la religion et la politique et privilégie ses inspirations dans la nature et les portraits doux et féériques. Elle aime également composer sur des paysages d’hivers en mélangeant plusieurs composantes de la photographie pour n’en garder que le stricte nécessaire et laisser agir ensuite l'imagination. Selon elle, les paysages enneigés racontent beaucoup de choses tout en restant simples et minimalistes, la forêt regorge d’histoires et de métaphores qu’elle utilise à merveille en jouant à la fois sur la composition, l’ambiance, le traitement et les titres de ses œuvres.
Son site est ici : http://www.ebrusidar.net/