Nina Leen est née en Russie, entre 1909 et 1914 (elle a toujours gardé son âge secret). Dès le début de sa vie, les voyages ont joué un rôle clé dans son existence. Elle va d’abord vivre en Italie, puis en Suisse avant d’aller étudier la peinture à Berlin pour finalement émigrer aux États-Unis en 1939.
Avec son premier appareil photo, un Rolleiflex, elle perfectionne sa technique en apprenant de manière autodidacte à prendre des photos. Ses premières photographies, des portraits de « tortues combattantes », sont prises au zoo du Bronx à New York, elles seront publiées dans Life en avril 1940. Elle est à ce titre l'une des premières femmes photographes à travailler pour ce magazine. Et, bien qu'elle n’ait officiellement jamais fait partie du personnel permanent du magazine, elle travaillera comme « photographe à la pige » jusqu'à sa fermeture en 1972. Durant ces 32 ans elle exerce le plus souvent en tant que photographe de mode, rapport de cause à effet peut-être, puisqu’elle est mariée au photographe de mode Serge Balkin. Elle va également suivre régulièrement les royautés européennes, les mannequins et les actrices. Au fil du temps, elle sera gratifiée de plus de 50 couvertures pour le célèbre magazine et aura rédigé d'innombrables reportages dans le monde entier.
Parmi ces très nombreuses publications pour l’hebdomadaire, beaucoup concerneront sa vraie passion qui est en réalité l’attirance qu’elle a pour les animaux. Elle se spécialise dans la prise de vue d’histoires animalières : tantôt chez les vétérinaires, tantôt au zoo, ou encore chez les stars… Ainsi, au milieu des années 1940, elle rédige un essai intitulé « City Dogs » qui fait fureur. Elle a eu l’idée de mettre en vedette les acteurs et les artistes du moment accompagnés de leurs fidèles compagnons dans les rues de New York. L'un de ses plus célèbres essais photographiques date de 1944. Il mettait en scène « Tommy Tucker », un écureuil a qui on donnait le bain avant de l’habiller et de le photographier dans plus de 30 tenues différentes allant de l’infirmière de la Croix-Rouge à la robe hollandaise… Puis elle rédigera un article sur la belle histoire de son propre chien et cela aboutira même à la publication d'un livre. En effet, le bien nommé Lucky devait son nom à un sacré coup de chance. En 1949, Leonard McCombe et Ray Mackland, couvrent une histoire au Texas pour Life, quand ils tombent sur une chienne morte à côté de laquelle gisait un chiot encore tout tremblant mais bien vivant. McCombe, incapable d'abandonner l’animal, le récupéra et le ramena dans les bureaux du journal à New York. Leen réputée pour aimer les animaux s’occupa de lui, elle le sauva et finit par l'adopter. Nina a amena Lucky partout avec elle, documentant ses aventures post-sauvetage dans des articles suivis, elle fera aussi un court métrage sur ce petit chien qui avait ses fans parmi les lecteurs de Life. Les photographies d'animaux de Leen captivent et fascinent les lecteurs de Life. Elle a gagné les cœurs de l'Amérique avec ses séries animalières originales et encore jamais vues.
Après son aventure « Life », dès 1973, elle continuera de publier son travail sous forme de livres. Ce fut le cas pour ses clichés remarquables de chauves-souris (qu'elle aime nommer « ses chatons volants ») publiés en 1970, dans un livre intitulé « The world of bats » avec un texte d'Alvin Novick. Nina Leen, cette grande amoureuse des animaux était devenue celle dont les photos de chiens, chats, écureuils, lapins, tortues, moutons et chauves-souris finirent par remplir des livres entiers... Au cours des années qui suivirent, elle produisait en moyenne deux livres par an et en publia 15 au total au cours de sa vie, y compris un travail novateur sur ses chauves-souris bien-aimées. Nina Leen décèdera le 1er janvier 1995 à son domicile à New York.
Je n’ai hélas pas trouvé de site consacré à Nina Leen, si ce n’est cette courte biographie agrémentée de quelques images orientées mode : https://sites.google.com/site/grandsphotographesdu20eme/leen-nina