Qui est Laurent Baheux ?
Photographe français né à Poitiers, Laurent Baheux présente un travail personnel de plus de 10 ans sur l’Afrique sauvage. D’abord attiré par le journalisme et le métier de rédacteur, il se découvre rapidement une véritable passion pour la photographie qu’il appréhende en autodidacte. Il commence dans le métier simplement par son goût et sa passion pour le sport. Il pratique plusieurs sports et serait sans doute devenu moniteur de tennis s’il n'avait choisi la photo. Il débute comme journalisme à Poitiers au quotidien « Centre Presse » en réalisant des comptes rendus pour la rédaction sportive. Leur besoin en photos de sport aidant, il s’y colle rapidement et s’oriente vers la prise de vue sportive où il apprend sur le tas. Il s’équipe en matériel au fur et à mesure de ses moyens. Mais il comprend vite qu'en photo sportive, son avenir passait par Paris où sont toutes les plus grandes agences. Avec un peu de chance et beaucoup de volonté, il parvient à intégrer l’une de ces agences de presse photographique, puis une autre... Dès lors, il couvre les principales compétitions internationales et aiguise son regard dans des conditions de rapidité et d’exigence extrêmes. Il s’est formé en autodidacte en multipliant les reportages d’événements sportifs sur le terrain où il a acquis l’essentiel de son savoir faire. Il continue aujourd’hui à couvrir l’actualité sportive internationale en collaborant avec des magazines, des agences de presse photographiques et des fédérations. Mais aujourd'hui, ce métier plaisant est très difficile car la presse traverse depuis bien longtemps une crise qui n'en finit pas. La réalité est souvent très loin des clichés et des idées reçues dont s'abreuve le grand public.
Afrique, naissance d’une histoire d’amour :
Fasciné depuis toujours par l’Afrique, il entame dès 2002 lors d’un séjour en Tanzanie, un travail personnel sur la faune sauvage, sa beauté, sa force, sa rudesse et sa grande fragilité. Les raisons de cette attirance pour ce continent sont multiples. D’abord, Laurent vient de la campagne où très jeune son père l'a initié à observer la nature, à la comprendre et surtout à la respecter. Petit, chez lui il y avait une vraie ménagerie. Ensuite, la destination de l'Afrique était dans la tête depuis longtemps, elle le faisait rêver sans pourtant y avoir jamais mis les pieds. Enfin, il y a des voyages qui vont au-delà du simple dépaysement. Ce fut le cas pour mon premier séjour en Afrique de l'Est que j'ai vécu comme une renaissance. Une révélation pour cette terre d'exception dont on revient forcément transformé.
Laurent envisage son travail sur l’Afrique comme un hymne à la vie sauvage, un hommage artistique à cette faune africaine éclatante, majestueuse, émouvante mais ô combien fragile. Il aime « écrire » ses images entre ombre et lumière, rechercher les contrastes, les contre-jour, s’attarder sur les formes, les silhouettes. Telle une ode à la nature, il immortalise ces animaux menacés qui nous regardent de façon touchante pour nous rappeler leur extrême vulnérabilité, nous faire réfléchir aux conséquences de nos actes ainsi qu’à notre place dans ce monde… A travers cette quête d’authentique, Laurent veut témoigner de l’éclat de ces espèces, encore vivantes mais plus que jamais menacées, et de l’immense richesse qu’elles représentent pour la planète. Par son travail sur une Afrique éternelle, essentiellement l’Afrique Orientale et Australe d’ailleurs, Laurent invite au voyage avec un style empreint de tendresse et de sensibilité.
Le message de Laurent :
Par ce travail, il souhaite montrer l’Afrique d’aujourd’hui dédiée au règne animal dont nous faisions partie, et qui est marquée par l'arrivée de l'homme blanc et de son soi-disant progrès. Il dira dans un Interview donné à Virus Photo : « A travers cette quête, je cherche à immortaliser ces dernières précieuses merveilles, à livrer en témoignage l'ultime vision d'une beauté animale qui résonne en chacun de nous et qui va bientôt entièrement disparaître ». Dans la continuité de son engagement photographique, il accompagne et soutient les actions d’organisation qui œuvrent en faveur de la protection de la nature et de la préservation de la biodiversité. Il est également l’auteur de « Terre des lions », ouvrage en noir et blanc sensible et émouvant, comme un hymne à la vie sauvage... Son désir le plus cher est que ses photographies participent à une profonde réflexion sur les enjeux de la survie des mammifères terrestres et des grands prédateurs menacés d’extinction. Derrière l’hymne au règne animal que révèlent ses compositions, résonne un cri du cœur face au drame qui se joue : l’humanité a cessé de vivre en harmonie avec son environnement et ces derniers refuges vont bientôt s’éteindre sous nos yeux.
Pourquoi le noir et blanc ?
Plus qu'un choix, c'est une évidence, le noir et blanc est l'essence de la photographie, la couleur n'est venue qu'ensuite en supplément, en superflu ! Laurent opte pour le monochrome avec ses jeux d’ombre, de lumière et de contraste pour immortaliser des scènes de nature rares et éphémères, cherchant sans cesse à sublimer les animaux, à capter la magnificence de leurs attitudes, l’émotion de leurs regards… Au-delà de cette option artistique, le noir et blanc lui permet d’aller à l’essentiel pour saisir ce qu’il veut montrer. L’Afrique est riche de couleurs mais pour le photographe c’est avant tout une terre de lumière et de contraste, et le noir et blanc simplifie la lecture des clichés en faisant abstraction des couleurs pour aller à l’essentiel : « Dans mon travail, je trouve que la couleur agit souvent comme un élément perturbateur qui complique la lecture de l’image, elle trouble notre vision. Je cherche à simplifier l’action de la lumière. Cette dernière est la matière première du photographe : je m’emploie à capter à la fois ce que cette lumière met en évidence et ce qu’elle cache, jouer avec elle de l’aube jusqu’à l’aurore, rechercher les contrastes, les contre-jour… Le choix du noir et blanc n’est donc pas seulement un parti pris artistique. Il me permet d’aller à l’essentiel pour saisir ce que je veux montrer de la vie sauvage. Il s’est donc naturellement imposé à mon regard comme l’outil idéal pour retranscrire ce que je vois le plus sobrement possible. »
Dans cette même logique, Laurent n’utilise jamais de flash car pour lui dans une quête d'authentique, tout élément artificiel est superflu. Il déclare à ce propos : « Même si c’est une contrainte technique lorsque les conditions de lumière ne sont pas optimales, je m’interdis le flash pour deux raisons essentielles : d’abord pour ne pas effrayer les animaux, ensuite pour ne pas casser, dénaturer l’ambiance de mon image par une source d’éclairage artificielle. »
Matériel et méthodologie :
Laurent Baheux travaille avec un reflex Nikon D3. Il utilise à 90% son plus gros téléobjectif, le 600mm F4, parfois et selon les sujets, il shoote au 300mm F2.8. A l’inverse de Nick Brandt, Laurent évite au maximum de s’approcher trop près de ses modèles. Cela a selon lui deux avantages : Il ne dérange pas les animaux et ne se retrouve que très rarement en danger. Selon lui, la distance n’empêche donc pas de faire passer une émotion, la preuve par l’image... Laurent n’est jamais à la recherche d'une image ou d'un cadrage précis. Il laisse une grande part d’improvisation dans sa démarche, il aime se laisser surprendre par le côté inattendu du règne animal. Il est souvent à fleur de peau et c'est dans cet état d'esprit qu’il parvient à retranscrire les émotions que ses prises de vue véhiculent. « J’aime photographier à vif, à l’instinct et sur l’instant, saisir des morceaux de vie au plus près de la réalité, au plus fort de l'authenticité. »
Pour visiter le site de Laurent Baheux : http://www.laurentbaheux.com