Le photographe américain Joe Rosenthal, de son vrai nom complet Joseph John Rosenthal, est né le 9 octobre 1911 à Washington. Les parents de Joseph Rosenthal étaient des immigrants juifs russes. Il déménage pour San Francisco après avoir obtenu son diplôme d'études secondaires avec l'intention de se frayer un chemin jusqu'au collège. Son intérêt pour la photographie a commencé comme un passe-temps au cours de la Grande Dépression, en Californie, où il vivait avec son frère. Après avoir gagné son premier appareil photo avec des bons-cadeaux, il pratique la photographie comme loisir. Diplômé de l'Université de San Francisco il commence sa carrière professionnelle comme reporter en 1932 pour le compte du journal « San Francisco News ».
Joe le réformé :
Réformé par l'armée américaine en raison d’un problème de vue, et après un bref passage dans la marine marchande, il rejoint en 1936 l'agence Associated Press (AP), il passe son temps à photographier des convois dans l'océan Atlantique dans des régions comme l'Afrique du Nord et la Grande-Bretagne. En 1944 il suit pour son agence l'US Marine Corps dans le théâtre des opérations du Pacifique, pendant la guerre comme une sorte de journaliste embarqué avant la lettre. Il reçoit le Prix Pulitzer pour son cliché « Raising the Flag on Iwo Jima » pris pendant la Seconde Guerre mondiale représentant des soldats hissant le drapeau américain sur l'île d'Iwo Jima. Bien qu’on ait tendance à résumer la carrière de Joe en cette unique photographie, tout au long de la guerre, Rosenthal a pris diverses images des Marines alors qu'ils accomplissaient leurs missions dans le Pacifique Sud.
Raising the flag :
Sa photographie de six hommes hissant le drapeau américain sur le mont Suribachi, le 23 février 1945 est devenue célèbre dans le monde entier. Le mémorial monumental du cimetière d'Arlington situé en Virginie sera d’ailleurs sculpté en 1954 d'après la photographie de Joe. Rosenthal quitte l'Associated Press en 1945 et rejoint le journal San Francisco Chronicle, pour lequel il va travailler durant 35 ans. Cette photo figure parmi les plus célèbres au monde. Parce qu'elle symbolise une armée américaine triomphante qui vient d'arracher aux Japonais une île stratégique, près de Tokyo, après des combats parmi les plus meurtriers de la guerre du Pacifique.
Victime de son succès :
La photographie des soldats américains hissant le drapeau sur l'île japonaise d'Iwo Jima aurait été reproduite sur 3,5 millions de posters, 15 000 panneaux d'affichage, 137 millions de timbres... De l'avis même de Rosenthal, elle symbolisa pour le peuple américain le début de l'espoir dans une guerre contre le Japon qui paraissait perdue. Joe Rosenthal n'avait pas les droits sur sa photo et n'en a tiré aucun profit, sinon la gloire, mais il souffrit de la suspicion -encore partagée par beaucoup de spécialistes- qu'il s'agissait d'une mise en scène, et fut contraint à passer les cinquante dernières années de sa vie à s'en expliquer et à s'en défendre. La scène avait pourtant été filmée par un sergent américain, Bill Genaust, tué neuf jours plus tard. En octobre 2006, le réalisateur Clint Eastwood a sorti un film qui raconte, en reprenant scrupuleusement la version de Rosenthal, l'histoire de la bataille de Iwo Jima et des soldats qui levèrent la bannière étoilée (Mémoires de nos pères). Enfin, et pour le clin d’œil, Joe Rosenthal sera sollicité par les journalistes après les attentats du 11 septembre 2001 pour commenter la photographie des pompiers prises par Thomas E. Franklin « Raising the Flag at Ground Zero », celle-ci représente en effet trois hommes hissant le drapeau américain sur les ruines du World Trade Center et fait penser à la photographie de Rosenthal.
Il part à la retraite en 1981 et meurt le 20 août 2006 à l’âge de 94 ans, dans une maison de retraite de Novato en Californie. Joe Rosenthal est mort quelques jours avant l'ouverture (le 2 septembre) de Visa pour l'image, le festival de photojournalisme de Perpignan, dont il était un habitué, arpentant les rues de la cité catalane avec son béret noir. Sa carrière était dense, mais les questions le ramenaient toujours à cette photo, qu'il racontait de bonne grâce.
Pour finir voici le site de l’Associated Press qui regroupe quelques images de Joe Rosenthal : http://www.apimages.com/collection/landing/photographer-joe-rosenthal/