Dmitri Baltermants

Dmitri Baltermants, de son nom complet Dmitri Nikolaïevitch Baltermants, est un photographe russe d'origine polonaise, né le 13 mai 1912 à Varsovie. Il souhaitait devenir professeur de mathématiques mais entre-temps, il est tombé amoureux de la photographie. Il officie comme photographe pendant la Seconde Guerre mondiale, représentant le réalisme socialiste, imprégné des leçons des constructivistes. Il prendra des clichés de Staline, de Khrouchtchev, de Brejnev et de Gorbatchev, c’est dire la longue carrière de ce reporter. Tout au long de sa vie, Dmitri Baltermants va réussi à concilier sa vision artistique et la dimension militante de son travail, si bien qu’au fil du temps il acquiert la reconnaissance du milieu professionnel et du public. Ses reportages photographiques s'étendent peu à peu au-delà des frontières russes, dans d’autres pays tels que Cuba, la Chine, l’Inde, le Viêt-Nam et bien entendu l’Allemagne… En 1969, l’occasion lui est donnée de présenter pour la première fois son travail à l’étranger, en Grande-Bretagne puis en France, en Italie et aux Etats-Unis...


Les horreurs de la guerre :

Au moment où la Seconde Guerre mondiale éclate, l'Union soviétique considérait l'Allemagne nazie comme son alliée. Mais après qu’Adolf Hitler ait attaqué ses camarades et envahi le pays, la mission de Baltermants a changée. Couvrant ce qui fut alors connu sous le nom de la « Grande Guerre patriotique », il capture des images sinistres de routes encombrées de cadavres, comme celles de troupes profitant de moments de calme. En janvier 1942, il se trouve en Crimée, dans la ville nouvellement libérée de Kertch, où deux mois auparavant des escadrons de la mort nazis avaient rassemblé les 7 000 Juifs de la ville. « Ils ont réunis des familles entières : femmes, enfants et personnes âgées… Ils les ont conduits dans un fossé antichar et les ont abattus. » confiera Baltermants des années plus tard. Il a assisté à cela et a été témoin de cet amas de cadavres, les membres allongés, les bras écartés, jeunes et vieux, figés, certains gémissaient encore…


La censure :

Baltermants a été témoin de la mort mais a enregistré ce qu'il a vu. Pourtant, ces images de meurtres de masse nazis sur le sol soviétique étaient trop dures et violentes pour les dirigeants de son pays, craignant de montrer la souffrance de leur peuple. Comme beaucoup de photographies prises par Dmitri à cette période, elles ont été censurées et n'ont été montrée que plusieurs décennies après la guerre, alors que le libéralisme entrait dans la société russe dans les années 1960. Quand elle a finalement émergé, la photo de Baltermants a permis à des générations de Russes de constituer un souvenir collectif de leur grande guerre.


Un patrimoine historique :

Décédé à Moscou en 1990, les archives du photographe, gérées par sa fille Tatiana, constituent un fond documentaire unique, sur une période très importante de l’histoire de l’Union Soviétique. L’œuvre de Dmitri Baltermants permet encore aujourd’hui de découvrir le véritable témoignage du grand rêve social et politique de l'Union soviétique.


Le site qui était consacré au travail de Dmitri Baltermants est, hélas, aujourd’hui inactif http://baltermants.com/ je vous invite donc à découvrir ce lien qui propose quelques images du reporter : http://www.atlasgallery.com/artists/dimitri-baltermants.


Quelques unes de ses photographies sont dans le portfolio :