Yankang Yang est né en 1954 à Anshun, dans la province du Guizhou en Chine, dans la ville d’Anshun, dont le nom remonte à l’époque de la dynastie des Ming et renvoie à la volonté de ramener la paix dans cette région qui était alors si troublée. Il vit aujourd’hui à Shenzhen et à Chengdu. Il rejoint le département distribution du magazine Inphoto à Shenzhen en 1984. Ce n’est qu’en 1985 qu’il se lance dans l’aventure photographique…
Tout a commencé en 1985, quand Yang a obtenu un emploi d’homme à tout faire dans les bureaux du premier magazine chinois de photographie, à Shenzhen. Il y a appris seul la photographie, en lisant des articles, en regardant les images publiées et en discutant beaucoup avec les photographes professionnels. Jusqu’au jour où il décide de lui-même prendre un appareil photo et de partir à la recherche de ses propres sujets…
Entre 1991 et 2001, il a passé dix ans dans la province de Shaanxi avec des catholiques de cette région rurale et les a photographié. Le plus fort est que ce photographe chinois qui n’a pas été élevé dans la culture chrétienne a réussi à capturer les grandes symboliques du christianisme dans ses images. Sur chaque cliché on retrouve des gens pour qui le christianisme est familier et celui qui s’intéresse à cette religion peut reconnaître les éléments de base de cette religion comme la prière, la confession, le crucifix, l’agneau, les aspects spirituels, la communion ou encore la procession funéraire… Ce qu’il faut savoir est que Yankang Yang a étudié la Bible et appris tous les rites. Sa loyauté envers les fidèles était si profonde que, apprenant la maladie d’un frère prêtre, il est retourné sur place pour être à ses côtés puis assister à ses funérailles. Il était sincèrement et totalement immergé dans l’esprit et la pratique de ces catholiques de la Chine rurale. C’est sans doute la raison pour laquelle ce reportage va bien au-delà du simple document d’un journalisme et nous permet d’entrer en confidence dans ce monde étudié.
C’est en 2001 qu’il gagne le premier prix du premier festival international Yiping de Shandong. La même année, il rejoint l’agence Vu et en devient membre. Lors de la présentation de son travail au 1er festival de la Photographie de Pingyao, ses photos ont attiré l’attention de Christian Caujolle. Jean-François Leroy, fondateur du Festival Visa pour l’image de Perpignan l’invite alors à exposer lors de l’édition 2002. En 2004, les photographies de Yankang Yang sur les Chinois catholiques de Shaanxi ont été publiées par le magazine GEO, dans sa version allemande, ce qui l’a sans doute aidé à obtenir le Prix Henri Nannen de la photographie et à parvenir à une reconnaissance mondiale. En effet, il est le premier photographe chinois à recevoir à deux reprises le Prix Nannen. Il expose désormais, entre l’Asie et l’Allemagne, des travaux souvent marqués par la question religieuse. En 2009, il réalise un nouveau reportage sur le bouddhisme au Tibet qui s’intitule « De légendes et de croyances ». YangYan y réalise de superbes images en noir et blanc avec un Leica M6, qu’il préfère au télémètre numérique Leica M9. Il le couple avec un pré-asph Summilux 35mm F1.4 et travaille exclusivement avec du film Kodak Tri-X. A chacune de ses visites au Tibet, il ramène sur une durée de 3 années entières, 200 rouleaux environ !
Vous pouvez voir quelques unes de ses images sur le site de l’agence Vu : https://www.agencevu.com/photographers/