Cristina García Rodero est une photographe photojournaliste espagnole qui est née en 1949 à Puertollano, en Espagne. Elle a étudié la peinture à l'École des Beaux-Arts de l'Université de Madrid, avant de se mettre à la photographie. Elle s’est ensuite orientée vers l’éducation comme professeur et a travaillé à temps plein dans l'enseignement. Durant 16 ans, elle a également consacré son temps à la recherche et à photographier les fêtes populaires et traditionnelles - religieuse et païenne - principalement en Espagne mais aussi dans toute l'Europe méditerranéenne. Ce projet a abouti à son livre « España Oculta » publié en 1989, qui a remporté le prix du livre de l'année au Festival de la Photographie d'Arles. La même année, elle a également remporté le prestigieux prix de la fondation W. Eugene Smith. La valeur documentaire et ethnologique de son travail est considérable, mais la qualité esthétique de ses images donne à ses travaux plus qu'un simple témoignage visuel.
Ainsi, Cristina García Rodero a voyagé autour du monde à la recherche d’autres cultures avec des traditions particulières. Sur une période de quatre ans, elle est allée plusieurs fois à Haïti, où elle a documenté les rituels vaudous, produisant une série de portraits expressifs et des scènes presque surnaturelles dans des documentaires photo émouvants. Elle présente les rituels d’Haïti pour la première fois à la Biennale de Venise en 2001. Dès lors elle accumule les récompenses, parmi lesquelles, en 1993, le prix World Press Photo de la catégorie « Art » et en 1996, le prix national de la photographie en Espagne. Son travail a été largement exposé à l'étranger (Mexique, Allemagne, France…), et elle publie également dans de nombreux journaux espagnols et étrangers, comme El Mundo, Libération, Le Figaro, Le Monde, Photo, Corriere della Sera… Elle a publié plusieurs livres et a été un membre de l'agence Vu durant plus de 15 ans avant de rejoindre l’agence Magnum en 2005 et d’en devenir membre à part entière en 2009. Elle devient par la même occasion la première femme espagnole à réaliser cette prouesse.
Ce qui est intéressant, c’est la partie de son travail assez drôle moins mise en avant en règle générale. Humoristique, sensible et drôle sont trois des traits de caractères dont sa personnalité ne manque pas d’ailleurs. Outre les sujets graves qu’elle peut couvrir, elle alterne avec quelques thèmes plus légers comme quand elle traite des religions immortalisées avec une vision décalée, ou d’autres sujets encore sur la Gay pride, sur Halloween, sur le porno ou sur le festival Burning Man qui a lieu chaque année au Nevada …
J’ai opté pour un choix d’images « raisonnables », car d’autres à son actif sont beaucoup plus osées et parfois même assez crues. Enfin, pour clore cet article, je vous livre la préface du profil de Cristina que l’on peut lire sur le site de Magnum Photo : « J’ai essayé de photographier l'âme mystérieuse, vraie et magique de l'Espagne populaire dans toute sa passion, son amour, son humour, sa tendresse, sa colère, sa douleur et dans toute sa vérité. J’ai pris les moments les plus purs et les plus intenses de la vie de personnes simples car ils sont irrésistibles, avec toute leur force. » Voilà une phrase, qui à elle seule, résume le parcours riche et diversifié de cette photographe talentueuse, amoureuse du noir et blanc mais qui fait aussi parfois de la photographie couleur.
Pour en apprendre plus sur le travail de Cristina García Rodero, je vous invite à vous rendre sur le site de Magnum http://www.magnumphotos.com/